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L'église Sainte-Aldegonde

Rue Jacquemart Boulle

Le 21 juillet 1783, Jean Joseph Soupart et Jean-Baptiste Dugauquier, échevins d’Ecaussinnes-Lalaing, se rendent à l’abbaye de Saint-Feuillien du Roeulx pour rouspéter sur l’état déplorable de l’église qui, disent-ils, est dans un état de vétusté tel que la vie des paroissiens qui assistent aux offices sont en danger. Selon un édit du 25 septembre 1769 de Marie-Thérèse d’Autriche, il sera ordonné aux deux échevins de remettre l’édifice en état ou d'en construire une autre, et cela comme ils le jugeront bons. Voilà pourquoi, l’église Sainte Aldegonde d’aujourd’hui avec sa partie en brique présente l’aspect d’une croix latine.

La première partie, en blocs de pierre, fut construite de 1501 à 1516. De style gothique ogival, sa construction fut ordonnée en 1501, par Michel de Croy, l’un des rares seigneurs d’Ecaussinnes à habiter en permanence le château fort. Les travaux furent dirigés par le maître de carrière, Jacquemart Boulle qui était aussi bourgmestre de la localité. Les pierres proviennent de sa carrière qu’il possédait et exploitait au hameau de Wattiamont. Il fut aidé en cela par son frère Romain Boulle.

La partie classée de l’église, depuis le 30 mars 1990, comprend le chœur, la nef centrale et un transept peu vaste formant deux chapelles, l’une dédiée à saint Michel, patron et fondateur de l’église ; l’autre dédiée à la Vierge Marie. Côté route, l’on voit une tour ronde avec une belle porte. Cette tour munie d’un escalier en colimaçon conduisait à une loge en bois, aujourd’hui disparue, dominant la chapelle Saint Michel d’où les seigneurs pouvaient assister à la messe sans être au contact des paroissiens. Sur les pierres de l’église, on trouve la marque de Jacquemart Boulle, un triangle ou une équerre posé sur un axe, la pointe en haut. Tandis que celle de son frère Romain, un triangle ou une équerre posée sur un axe, l’un la pointe en haut, l’autre la pointe en bas. La partie en briques est de construction plus récente.

A voir dans l’église :

  1. La chapelle du Saint-Sacrement, nef latérale de gauche.
  2. La chapelle Saint-Michel, nef latérale de droite.
  3. La voûte d’ogives avec nervures de pierre décorées des armoiries des Lalaing, Croy et Croy-Renty.
  4. Les vitraux représentants saint Yves, patron des avocats (il représente Yves van der Burch) sainte Arlette (le prénom de sa fiancée), saint Michel, sainte Philomène, saints Pierre et Joseph, la Vierge Marie, Jésus-Christ, saint Paul et saint Eleuthère.
  5. Le confessionnal en bois, œuvre de l’artiste local Nicolas Dumoulin. (18ème siècle)
  6. De nombreuses pierres tombales, notamment celles des van der Burch.
  7. A l’entrée, à gauche, un fronton sculpté portant les armes du Général de Rifflart, marquis d’Ittre, dû au sculpteur Ecaussinnois François Delaplarière comme en font fois les initiales gravées : FD.

Le cénotaphe de Michel de Croy de style renaissance

Par définition un mausolée est un monument funéraire de grande taille qui contient le corps du défunt contrairement au cénotaphe qui est un monument élevé à la mémoire d’une personne ou de plusieurs personnes mais qui ne contient pas de corps. Nous sommes donc ici en présence d’un cénotaphe.

Le monument est en pierre calcaire d’Ecaussinnes sauf le dessus qui est en marbre noir. La statue de Michel de Croy est en saillie de 8 centimètres, taillée en demi-relief. Cette figure représente Michel de Croy couché, la tête reposant sur un coussin. Un armure complète recouvre tous les membres et le chevalier est vêtu de sa magnifique cotte d’arme sur laquelle sont brodées ses armoiries. Les mains jointes vers le ciel, simulant la prière perpétuelle, sont privées de gantelets, ce qui révèle que ce seigneur n’est pas mort les armes à la main. Il porte le collier de la Toison d’or et l’épée au côté. Les pieds, munis de chaussures aux cercles articulés, sont posées sur le dos d’un lion, symbole de la force et de la puissance. Les parties inférieures des cuissards sont ornées de fines arabesques. La tête, embellie d’une chevelure épaisse et d'une très longue barbe noire, un peu ondoyante, en boucle, depuis son origine jusqu’à la moitié de la longueur, où elle est soigneusement tressée et relevée à la ceinture.

Sur les 4 chanfreins de la tablette de marbre est tracée en relief une inscription en gothique que nous traduisons en français moderne : "Ici gît puissant monseigneur Michel de Croy, seigneur de Sempy, chevalier de la Toison d’or, fils du comte Jean de Chimay et de madame la comtesse Marie de Lalaing, fille héritière du seigneur de Quiévrain et d’Ecaussinnes qui trépassa l’an mil cinq cent seize le quatre juillet. Priez Dieu pour son âme". De nos jours, l’on ignore encore qui a sculpté ce superbe monument. Cependant, Robert Born écrit dans son livre sur les Croy qu’il est attribué à Jean Mone.

C’est le neveu du défunt, Charles de Croy, premier prince de Chimay, qui hérita des biens de Michel de Croy, décédé sans postérité légitime. Accomplissant sans doute le vœu de son oncle, il le fit inhumer dans un cercueil de plomb quelque part dans l’église, probablement près du Chœur. Le cénotaphe fut déplacé plus d’une fois et il a risqué de finir au concasseur. En 1835, suite à un différend avec le curé Pelgroms et les van der Burch, il se retrouva dans le cimetière sous les intempéries. Rentré dans le cimetière, il fut adossé à la muraille près de la tour ronce. En 1943, il fut amené là où il se trouve pour permettre aux touristes de l’admirer.

Blandina Rubens, soeur du peintre Pierre Paul Rubens

Blandina Rubens, fille de Jan Rubens (1577-1640), docteur en droit et échevin d’Anvers et de Maria Pypelinckx vit le jour à Anvers en 1564 et décéda à Ecaussinnes-Lalaing en 1606.

Le 25 août 1590, elle épousa en l’église Saint-Jacques d’Anvers Siméon du Parcq, fils de Siméon, fermier à Wattiamont et de Catherine Boulle, dite Vosse.

Notre Siméon, époux de Blandina, devint seigneur de Baudimont et des bois d’Arquennes, homme de fief du Hainaut, bailli, receveur et amodiateur (qui loue les terres du seigneur à autrui) d’Ecaussinnes-Lalaing après en avoir été échevin. De Blandina Rubens, décédée à Ecaussinnes-Lalaing le 23 avril 1606, il eut 6 enfants : Philippe † vers 1602, Siméon † vers 1624, Constance † vers 1650, Christine aussi † vers 1650 et Charles † en 1656. Sont-ils nés à Ecaussinnes, nous l’ignorons.

De sa seconde épouse, Jeanne Vivien, dame d’Aubechies, il eut 3 enfants : Marie-Marguerite, Jeanne Marie Robertine et Yolende. Nous ignorons également leur lieu de naissance.

Devenue première dame d’Ecaussinnes, après la châtelaine Marguerite de Lalaing, épouse de Florent de Berlaymont, Blandina se devait, suivant la coutume de faire un présent fastueux à sa nouvelle paroisse placée sous le patronage de sainte Aldegonde en dotant cette église d’un très beau retable baroque en marbre de Rance à colonnes torsadées. Lors de son mariage, Blandina Rubens offrit également une peinture sur bois anonyme représentant une adoration des Bergers. Elle fut recouverte d’une Madone de l’Assomption par les sieurs Jacobs et Mol, amis du curé Pelgroms, qui ratèrent complètement leurs travaux.

Vers 1923, le tableau fut confié à des mains inexpertes qui le détruisirent complètement. Il fut donc caché dans l’église d’une manière subtile et astucieuse jusqu’en 1973, année où l’abbé Jous et Claude Brismé, du CIHL, William Kerchkofs, cantonnier et Robert Louyet, ouvrier communal, entreprirent de le sortir de sa cache. Il était en dessous d’une œuvre représentant l’Assomption de la Vierge attribuée à Gaspard de Crayer. C’est cette peinture que l’on voit aujourd’hui entre les deux colonnes torsadées. Elle appartient toujours aux Musées Royaux de Belgique.

L'ancien orgue de salon d'Anna Boch, un Cavaillé-Coll-Mutin unique en Hainaut

Ce magnifique instrument qui n’est pas un orgue d’église mais bien un orgue de salon provient de la maison Cavaillé-Coll de Paris. Vu son prix élevé, il n’en existe que quatre en Belgique dont l’un au Conservatoire de Bruxelles et un seul en Hainaut, celui de l’église Sainte-Aldegonde d’Ecaussinnes.

Anna Boch, de la grande famille des Boch de La Louvière, musicienne et artiste peintre, amie de Vincent Van Gogh, céda par testament au chanoine Maubert, doyen de Soignies, cet instrument remarquable afin de le donner à une église pauvre de son doyenné. C’était en 1928.

Un certain nombre de paroisses contactées refusèrent ce don, notamment Ronquières et Hennuyères qui possédaient des orgues valables. Ayant eu connaissance de ces refus, le curé d’Ecaussinnes-Lalaing, l’abbé Blaze, au nom de sa paroisse, se porta acquéreur. L’acceptation du legs fut confirmée par arrêté royal du 29 septembre 1936 et son inauguration se fit en 1937.

C’est en 1902 que l’orgue fut construit par la maison Cavaillé-Coll de Paris. Aristide Cavaillé-Coll étant décédé le 13 octobre 1899, l’instrument est en réalité un Cavaillé-Coll-Mutin. Charles Mutin étant en effet le successeur d’Aristide Cavaillé-Coll.

Au fil du temps, et aussi en raison de l’incurie des hommes, l’instrument devint défectueux, l’abbé Jous, curé du lieu, attira l’attention de la presse nationale sur l’intérêt de sauver cet orgue classé mais en péril. Appuyé par l’administration communale d’Ecaussinnes, une procédure fut ouverte en vue de sa restauration et clôturée le 1er mars 1979. A l’issue de l’adjudication, l’entreprise échut à Marc Leuridant, de Ramillies. Le 30 mars 1983, le Ministère de la Communauté Française autorisait les travaux. Coût 1.176.903 francs. Le vendredi 17 novembre 1989 un concert d’inauguration fut donné par Bernard Carlier, un organiste Ecaussinnois de renom.

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