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1501 - L'église Sainte Aldegonde

De l'édifice qui a précédé le bâtiment actuel, nous ne connaissons rien. Tout ce que nous savons, c'est que le premier curé connu de la paroisse de Sainte Aldegonde à Ecaussinnes Lalaing était un certain messire Anthoine qui aurait été succédé, en 1426, par Gilles de Formanoir.

La commune d'Ecaussinnes d'Enghien ayant une superficie de 1753 hectares et celle d'Ecaussinnes Lalaing de 730 hectares, il est évident que leur population respective était très différente. C'est ainsi qu'en 1424, on relevait à Ecaussinnes d'Enghien, paroisse de Saint Rémy, 100 foyers pour 46 seulement à Ecaussinnes Lalaing, paroisse de Sainte Aldegonde. Si on peut évaluer à l'époque cinq personnes par foyer en moyenne, nous avons, tout au plus, 236 paroissiens potentiels pour une église qui ne devait pas être très grande.

Le seigneur de Lalaing, Michel de Croy, l'un des rares seigneurs à habiter en permanence le château fort, jouissant d'une situation financière confortable renforcée par un brillant mariage avec l'héritière d'une vieille famille féodale des Flandres entame, à l'aube du XVIème siècle, la transformation de son château et la construc tion d 'une nouvelle église à l'emplacement de celle qui ne répondait plus aux exigences de ses manants, ni davantage à son rang de chevalier de l'Ordre de la Toison d'O r, titre qu'il venait de se voir attribuer.

Propriétaire d'une carrière jouxtant son château et ayant comme maïeur, en son village, un excellent maître de carrières, sans oublier les innombrables tailleurs de pierre et sculpteurs qui ont fait la réputation d'Ecaussinnes, il est normal que Michel de Croy bâtisse en pierres du pays sa "sainte chapelle ". Il fait donc appel à son maïeur Jacquemart Boulle et à son frère Romain pour mettre à bas l'édifice antérieur et lui substituer une église, à la mode du temps, avec une chapelle privée qui deviendra pour lui et les siens le lieu du dernier repos. Il voulut être inhumé sous un magnifique mausolée afin de rappeler aux générations futures son mécénat et leur demander quelque prière afin d'être absout de ses fautes.

Sous la direction experte de Jacquemart Boulle, le principal maître d'œuvre, les blocs de pierre s'amoncellent et prennent forme. Sur les blocs équarris figure en bonne place la marque du maître que l'on retrouvera dans de nombreux édifices civils et religieux de la région une espèce d'équerre gravée dans la pierre.

La tradition veut, à défaut de documents écrits, que l'édifice ait été bâti, du moins pour le chœur et la chapelle entre 1501 et 1506, mais l'étude des sigles ou des marques repérées sur les colonnes et sur les murs montre plus vraisemblablement que l'édifice, décidé et entrepris par Michel de Croy de son vivant, n'était pas terminé à son décès, survenu en 1516.

De style romano-ogival, la première église du village fut ainsi remplacée par une autre plus vaste de style ogival. Elle constitue un exemple caractéristique de l'architecture rurale au XVIème siècle.

La partie classée de l'édifice (depuis le 30 mars 1990) comprend le chœur, la nef centrale et un transept peu vaste formant deux chapelles l'une dédiée à Saint Michel,patron et fondateur et l'autre dédiée à la Vierge là où se trouve aujourd'hui le Saint Sacrement.

Côté route, l'église est flanquée d'une jolie tour ronde, en pierre du pays. Percée d'une belle porte, cette tour donnait accès à un escalier en colimaçon qui existe toujours. Cet escalier débouchait sur une loge-tribune, probablement en bois, dominant, à mi-hauteur, la chapelle Saint Michel, d'où les seigneurs pouvaient suivre les offices.

Ce mausolée justifie, à lui seul, une visite de l'église Sainte Aldegonde, car ils ne sont pas nombreux ces tombeaux de la Renaissance qui ont échappé aux guerres et au vandalisme.

C'est le neveu du défunt, Charles de Croy (1450-1527), premier prince de Chimay, et, lui aussi, chevalier de la Toison d'Or qui hérita des biens de Michel de Croy décédé sans héritier légitime.

Ce Charles de Croy eut l'honneur d'être le parrain de Charles Quint ! Accomplissant sans doute le vœu de son oncle, il le fit inhumer en cercueil de plomb dans la partie la plus proche du chœur et un peu plus tard, il fit élever ce monument à la gloire du fondateur de cette église.

Si ses restes mortels subsistent en un endroit qui reste à préciser, son mausolée, lui, a quelque peu voyagé. Primitivement proche du chœur, il fut placé plus tard à l'endroit où se trouvent actuellement les fonds baptismaux en pierre bleue ciselée du XVIème siècle.

Par la suite, nous retrouvons le mausolée dans la chapelle Saint Michel jusqu'en 1835, époque durant laquelle un différend surgit entre le curé (le chevalier de Pelgrom) et les van der Burch (seigneurs locaux). Le mausolée en fit momentanément les frais car il fut tout simplement exposé aux intempéries dans le cimetière de Lalaing.

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