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1365 - Le château de La Follie - Architecture

Quel était l'aspect du château au XIVème siècle sous Englebert d'Enghien ?

Les fouilles pratiquées en 1928 ainsi que des éléments qu'on retrouve encore dans les caves nous permettent de reconstituer d'une façon approximative la forteresse primitive.

Il en reste actuellement d'importants vestiges les façades latérales du château, composées de murs dans l'intervalle desquels on trouve du sable, le tout d'une largeur de 3 m, nous donnent une idée de l'épaisseur des courtines.  

Sous toute l'étendue du château se trouvent d'immenses caves voûtées. On peut y voir encore les fondations circulaires des quatre tours d'angle. Au XIVème siècle, ces souterrains étaient moins enterrés sous les alluvions qu'à l'heure actuelle et devaient être habitables comme en témoigne la présence d'une ancienne cheminée. Par la suite, on suréleva le pavement par un revêtement de briques qu'on peut dater du XVIème siècle. En effet, la brique n'apparaît dans l'architecture hennuyère que lors de ce siècle.

Toute la forteresse médiévale était bâtie en moellons. Les douves anciennes qui l'entouraient et le châtelet ont été remis à jour, en 1928, par le comte Pierre de Lichtervelde. 

On a beaucoup reproché à Sébastien-Charles de la Barre d'avoir restauré le château de façon abusive. Même la cour intérieure n'échappa pas à ses excès de modernisme.

Né en 1753, il subit fortement l'influence du XVIIIème siècle où l'architecture médiévale était à ce point honnie que de grands architectes, comme Laurent Dewez, n'hésitaient pas à habiller les églises gothiques de blanc pur.

Il est donc naturel que le baron de la Barre ait sacrifié à la mode du temps en enlevant les croisillons des fenêtres et en ouvrant de grandes baies vitrées.

Son œuvre la plus importante fut la construction de la façade postérieure du château. Il démolit le mur de la courtine qui existait encore du côté de la rivière, percé de 5 fenêtres, et y éleva une longue façade dans le style classique de la fin du XVIIIème siècle. Cette façade rectangulaire est éclairée par deux rangées de neuf fenêtres à menu-bois, et surmontées de combles, " à la française ", dont la toiture en croupe est percée de lucarnes.

Le château est complètement rénové par Isabeau de Witthem. Les tours et les courtines ont été percées de fenêtres. La cour intérieure construite dans un style gothique hennuyer est une œuvre admirable le rougeoiement des briques cuites au bois, dont les couleurs sont variées, donne aux murs une coloration chaude.

Les belles ciselures des chaînages et des croisillons des fenêtres, le jet élancé de la tour de guet qui domine les constructions et surtout la délicieuse chapelle octogonale qui occupe en saillie un angle de la cour, tout cet ensemble est un plaisir pour les yeux.

La chapelle qui est, sans nul doute, le principal ornement de La Follie devrait faire l'objet de toute une étude que nous ne pouvons qu'effleurer ici.

Une inscription scellée dans la pierre de l'autel atteste qu'elle fut consacrée en 1528.

Bâties sur plan octogonal, quatre fenêtres de style gothique, au gracieux remplage s'ouvrent entre les contreforts à ressauts sur chacune des faces tournées vers la cour. A l'intérieur, les voûtes nervées, divisées en huit voûtins finement décorés, sont encore gothiques, mais retombent sur de belles consoles historiées déjà Renaissance. Les admirables vitraux furent réalisés sur des cartons du célèbre peintre de la Renaissance Bernard Van Orley, cousin par bâtardise des seigneurs d'Orley.

Dans le troisième vitrail, en commençant à gauche, nous retrouvons les figures d'Isabeau de Witthem et de son époux Bernard d'Orley " Isabeau et sa patronne Elisabeth de Hongrie munie de trois couronnes, Bernard assisté du plus illustre des Cisterciens ; les ornements sont purement Renaissance ".

Sur la plupart des pierres de taille de la cour intérieure, on peut voir les marques de tâcherons les plus diverses. Ces sigles taillés sur la face visible des pierres sont particuliers à la région hennuyère de la fin du XVème au XVIIème siècle. L'ancien comté de Hainaut n'a pas l'exclusivité de cette pratique, mais c'est la seule région où l'emploi de ces marques est systématique et généralisé.

1365 - Le château de La Follie - Historique

C'est vers 1365 que la seigneurie de La Follie apparaît dans l'histoire de la maison d'Enghien. Selon un manuscrit, c'est à cette date qu'Englebert d'Enghien acheta "La Follie" à Otton d'Ecaussinnes. D'après ce document, la terre d'Ecaussinnes aurait donc, avant 1365, été en possession de la famille de Roeulx dite d'Ecaussinnes, et un cadet de cette famille l'aurait vendue à Englebert d'Enghien.

Englebert d'Enghien épousa, en 1366, en seconde noces, Marie de Lalaing, et mourut en 1403, laissant un fils, Englebert II . Ce dernier épousa, en 1414, Marie d'Antoing, dont il eut trois enfants Louis d'Enghien, seigneur de La Follie, Englebert III, seigneur de Fauquez et Jeanne d'Enghien qui hérita de ses frères et épousa Renaud d'Argenteau, seigneur d'Houfalize. Ainsi, La Follie passa-t-elle dans cette fa mille.

Renaud d'Argenteau-Houfalize eut deux filles l'aînée, Marguerite, épousa Richard de Mérode, auquel elle apporta la terre d'Houfalize. La cadette, Françoise, hérita de La Follie et épousa Bernard d'Orley. La famille d'Orley posséda La Follie pendant trois générations qui correspondent aux règnes de Philippe le Beau et de Charles Quint. Ce fut l'époque de la splendeur de cette résidence qui prit alors une grande importance. Bernard d'Orley, fils de Bernard et de Françoise d'Argenteau-Houfalize prit pour épouse Isabeau de Witthem, fille de Henri de Witthem, seigneur de Beersel, célèbre par ses hauts faits d'armes, en récompense desquels il reçut, en 1491, le collier de la Toison d'Or.

Isabeau de Witthem fut veuve très jeune car son époux Bernard d'Orley, chevalier de la suite immédiate de Philippe le Beau, mourut en 1506, en Espagne, peu après son souverain, d'une maladie restée mystérieuse. On soupçonne que tous deux furent empoisonnés. Isabeau avait alors 34 ans et se révéla une femme extraordinaire, aussi bien par son énergie que par son goût exquis. Nous la voyons élever une remarquable sépulture à la mémoire de son mari et transformer ainsi qu'embellir le château de La Follie d'une manière surprenante pour l'époque.

De la tombe imposante qu'elle fit élever dans la chapelle castrale de l'église Saint-Rémy à Ecaussinnes-d'Enghien, il ne reste de nos jours que le gisant de pierre des deux époux, chef-d'œuvre de sculpture en Petit Granit.

Bernard d'Orley et Isabeau de Witthem y sont représentés en grandeur naturelle. Les pieds du chevalier reposent sur un lion, symbole de courage. Il est revêtu de son armure, la tête et l'épée au fourreau, car il n'est pas mort au combat

Bernard d'Orley et Isabeau de Witthem eurent un fils, Philippe d'Orley qui épousa, en 1520, Ursule de Baden, dont il eut une fille Françoise d'Orley, dame de La Follie qui épousa Charles de Rubempré. De ce dernier mariage naquirent deux filles. La seconde, Marie de Rubempré, hérita de La Follie. Elle épousa, en 1560, René de Renesse et mourut sans postérité.

La légende raconte qu'en expiation de son crime, le fantôme du comte de Renesse hante le château et erre sans pouvoir trouver le repos. Il y a quelques années, un serviteur se plaignant d'entendre des grincements, le châtelain fit sonder les murs de sa chambre. On y découvrit un parchemin, rongé par l'humidité, portant cette inscription " En l'an 1650, les présentes furent déposées en cet endroit, après qu'il a été dûment aspergé d'eau bénite, pour suspendre les apparitions et les bruits nocturnes qui n'ont cessé de s'y manifester depuis le trépas de René de Renesse, comte de Warfusée, tué à Liège, le 16 avril 1637 ".

Néanmoins, les entreprises téméraires et criminelles du comte avaient fortement aliéné sa fortune. Il avait épousé Albertine d'Egmont et son fils Alexandre de Renesse mourut célibataire.

En 1659, ses héritiers collatéraux mirent en vente publique le château de la Follie.

L'acquisition en fut faite par Jean de la Hamaide, seigneur de Cheren et Henripont, qui céda ensuite le domaine à son gendre, Jean-Paul de la Barre, seigneur de Vieux-Mesnil, époux de dame Dorothée Jeanne de la Hamaide.

Ceux-ci eurent deux fils, Jean-Paul et François-Adrien qui héritèrent successivement du château.

C'est à cette époque (1691) que les armées de Louis XVI ravagèrent le pays et le domaine tomba dans un état de grand délabrement.

Jean-Paul et François-Adrien de la Barre ne se marièrent pas. Leur sœur Marie-Odile de la Barre épousa, en 1693, Ferdinand, comte d'Assignies, dont la fille unique, Marie-Françoise d'Assignies s'allia, en 1716, à Louis de Corswaren-Niel, devenu duc de Looz-Corswaren en 1734. François-Adrien de la Barre, qui mourut en 1721, avait désigné son petit-neveu Charles Louis, duc et prince de Looz-Croswaren comme son héritier universel.

Ce dernier se trouvant dans une situation financière gênante, céda le château de La Follie, en 1767, au chevalier Brouwet.

Celui-ci était un financier et cet achat n'étant qu'une spéculation, ses héritiers s'empressèrent de vendre le domaine à Monsieur Michel Hennekinne. Pendant ce temps, le château tombait en ruines. La destruction lente commencée pendant les guerres de Louis XVI au cours desquelles le château avait perdu trois de ses tours, ne faisait que s'aggraver.

Par bonheur, en 1807, le baron Sébastien-Charles de la Barre de Flandre eut le désir d'acquérir et d'habiter le domaine et le sauva ainsi de la décadence.

Il épousa en 1775 Barbe-Françoise, baronne de Marche dont il eut une fille, Agathe-Charlotte.

Sébastien-Charles de la Barre avait un frère Ferdinand, chevalier de la Barre et chevalier de Justice de l'Ordre de Malte. Ce dernier fut pris d'une passion ardente et respectueuse pour sa nièce Agathe. Il obtint l'autorisation de l'épouser, le 13 mai 1794 ; elle avait à peine dix-huit ans, il en avait vingt-neuf. Ceci se passait dans la tourmente de la Révolution Française et l'infortuné chevalier ne survécut pas longtemps à la réalisation de son rêve. Quelques mois plus tard, le 19 août 1794, il mourut en exil, à Cologne, après une courte maladie.

Agathe de la Barre mit au monde un fils, nommé comme son père Ferdinand, mais sa mort prématurée, à l'âge de 26 ans, éteignit la branche des de la Barre de Flandre

Une correspondance romantique et touchante retraçant les péripéties de son "aventure amoureuse" fut découverte dans les archives de La Follie. Dans la chapelle castrale de l'église paroissiale, trois pierres tombales en marbre blanc racontent, en termes éplorés, les deuils successifs de Sébastien-Charles de la Barre de Flandre qui perdit aussi son fils à l'âge de 27 ans.

La terre d'Ecaussinnes fut léguée à Charles de Spangen, cousin du baron de la Barre de Flandre qui épousa Marie, marquise de Rhodes, dont la fille aînée s'allia, en 1876, à Gontran, comte de Lichtervelde.

Le comte Gontrand de Lichtervelde est le descendant collatéral à la 15ème génération d'Englebert d'Enghien, premier propriétaire du domaine.

Son fils Pierre, comte de Lichtervelde, qui épousa en 1911 Elisabeth Gendebien, son petit-fils, Charles-Albert comte de Lichtervelde et son épouse Magdeleine, comtesse de Lannoy, s'attachèrent, avec zèle, à la restauration et à l'embellissement du domaine.

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